Au vu de la grève des femmes le 14 juin, portrait d’une femme suisse exceptionnelle!

Déclic

C’est en faisant un stage d’été pendant ses études en tant qu’ouvrière dans une usine de machine à coudre à Genève, que Jaqueline Wavre a  le déclic pour changer profondément les choses. 
En effet, ce travail à la chaine, automatique, méprisé et surveillé la révolte. Petite anecdote parlante: Chaque femme qui se rendait au lieu d’aisance devait se munir d’un grand cerceau et passer devant tout le monde afin qu’on sache où elles se rendaient…
Jacqueline Wavre se débrouillant bien dans ce travail, décide de demander une augmentation. Son patron lui dit alors que si elle veut plus de sous, elle avait ses nuits!
Furax et révoltée par ces propos, c’est la prise de conscience pour elle! Elle décide de s’engager pour la cause des femmes.

Portrait

Née en 1921, dans une famille bourgeoise neuchâteloise d’un père ingénieur et d’une mère infirmière, Jacqueline Berenstein-Wavre a fait toute sa carrière politique à Genève. Licenciée en études sociales, c’est en 1950, qu’elle entre au parti socialiste. Elle milite alors pour le droit de vote des femmes. Les dimanches de votations, elle défilait devant le bureau de vote avec un sparadrap sur la bouche. On appelait ces femmes les suffragettes!
C’est en 1960, qu’elle obtient, après plusieurs échecs, le droit de vote pour les femmes à Genève. Rappelons qu’on l’obtient dans tout la Suisse qu’en 1971. 
C’est également la première femme à être élue présidente du conseil municipal genevois et ce, en 1968.
A partir de 1970, elle va militer pour l’égalité des droits des hommes et des femmes.

Bien évidemment, ce portrait n’est de loin pas exhaustif.

Le plus beau jour de sa vie? Sa plus belle réussite ?

Le dimanche 14 juin 1981, à 17h. 
Le peuple suisse et la majorité des cantons a accepté l’initiative sur l’égalité des droits entre hommes et femmes dont elle est l’instigatrice. 
Cela aura fait plus de 10 ans qu’elle aura travaillé avec son mari pour faire entrer la loi qui suit dans la constitution. Son bébé à elle! Dira-t-elle!
Il y a encore beaucoup à faire bien sûr, mais quel tournant!


«  L’homme et la femme sont égaux en droits. La loi pourvoit à l’égalité, en particulier dans les domaines de la famille, de l’instruction et du travail. Les hommes et les femmes ont le droit à un salaire égal pour un travail de valeur égale. »

Mais encore...

Elle dit d’elle-même qu’elle a toujours eu besoin de s‘occuper des autres en les aidant pour qu’ils se réalisent, pour qu’ils se sentent bien dans leurs vies.
Elle est pour la dignité pour tout le monde et que chacun ait une condition de vie convenable.


Les amitiés sont très importantes pour elle. Elle réunit régulièrement ses copines pour passer du temps ensemble. Elle dit que c’est très important d’être en contact avec les gens et de se sentir bien. Cela apporte de l’équilibre.


Bref, une femme époustouflante, qui a 98 ans cette année! J’admire sa force, son courage, sa détermination! Elle n’a pas lâché et a obtenu de magnifiques changements et c’est grâce à des femmes comme elle, que les choses sont plus faciles pour nous aujourd’hui. Rappelons que dans les années 70 encore, vous deviez avoir l’autorisation et la signature de votre mari si vous souhaitiez par exemple vous défaire des vos ovaires! 


Pour ces femmes, et il y en a eu et il y en a encore dans le monde, je suis fière d’aller défiler dans les rues. Pour les remercier de tout ce qu’elles ont fait pour que nous, femmes actuellement, qui avons déjà plus de droits et de liberté et aussi parce que nous avons encore beaucoup à faire pour améliorer nos conditions. C’est aussi pour penser à toutes ces femmes qui n’ont pas de droits dans le monde. C’est aussi, oui, pour remercier ces hommes, qui comme nous, souhaitent que nous ayons les mêmes chances. 


J’ai un mari qui partage autant ma charge mentale, que l’organisation familiale et de la réflexion autour de la famille. Quand j’ai parlé des inégalités encore existantes à l’égard des femmes à mon fils de 6 ans, il m’a regardé en plissant le front et dit: Ah bon, mais pourquoi?? Incompréhension et surprise pour lui!


C’est maintenant et dans les générations futures que nous pouvons agir. Chacune à notre niveau et aussi en travaillant main dans la main avec les hommes. 


J’y crois! Merci Jacqueline Berenstein-Wavre pour ce travail accompli et pour cette personnalité pleine d’amour! Merci à chaque femme et chaque homme qui comprend cette injustice que nous les femmes, vivons encore, et qui militent.


Bien à vous, 


Kerstin REY

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Sources: Wikipedia et vidéos